T’as des enfants? Des cheveux gris?
Tu as connu beaucoup de filles?
Tu deviens quoi? Beaucoup changé?
Et tu fais quoi comme métier?
Tu penses a moi... c’est évident.
Et pourtant ça fait si longtemps...
Retrouverait-on notre amitié
Ou faut-il tout recommencer?
On n’est plus les mêmes enfants
(On est même adultes maintenant!)
En fin de compte, vaudrait-il mieux
Ne rien attendre de nous deux?
Garder intacte le souvenir?
Si on n’avait rien à se dire?
Laisser tout ca dans le passé...
Ou bien au cas où... tout risquer?
Monday, 15 September 2008
Saturday, 13 September 2008
Me revoilà...
Alors, voilà. Je l’ai, mon nouvel ordinateur, qui « parle » français. Plus d’excuse. Vous devriez pouvoir revenir tous les jours voir mon blog et, en principe, y trouver quelque chose de nouveau, d’original ou au moins de bien écrit.
Pourtant… reste le syndrome de la page blanche et de la petite panique quand on se retrouve seul avec le stylo métaphorique qu’est le clavier. J’ai les moyens, maintenant, non pas financièrement parlant – si seulement je pouvais me permettre de vivre de ma plume ! Un jour, peut-être, mais ce n’est pas pour demain – mais du moins, les matériaux (et la maitrise du français) qu’il me faut pour écrire plus régulièrement. Et pourtant... l’inspiration vient-elle plus facilement lorsqu’il est plus aisé d’écrire ? Il me semble que non. Sinon, comment expliquer le phénomène connus par tous les écrivains, ou les idées se bousculent au moment de se coucher, quand la lumière est éteinte et le carnet hors de portée ?
Je reviendrai donc peut-être à ces fameux cahiers-brouillon en provenance du GB. On verra. Pour le moment, je voulais ressusciter mon blog avant que vous ne vous endormiez tout à fait...
Pourtant… reste le syndrome de la page blanche et de la petite panique quand on se retrouve seul avec le stylo métaphorique qu’est le clavier. J’ai les moyens, maintenant, non pas financièrement parlant – si seulement je pouvais me permettre de vivre de ma plume ! Un jour, peut-être, mais ce n’est pas pour demain – mais du moins, les matériaux (et la maitrise du français) qu’il me faut pour écrire plus régulièrement. Et pourtant... l’inspiration vient-elle plus facilement lorsqu’il est plus aisé d’écrire ? Il me semble que non. Sinon, comment expliquer le phénomène connus par tous les écrivains, ou les idées se bousculent au moment de se coucher, quand la lumière est éteinte et le carnet hors de portée ?
Je reviendrai donc peut-être à ces fameux cahiers-brouillon en provenance du GB. On verra. Pour le moment, je voulais ressusciter mon blog avant que vous ne vous endormiez tout à fait...
Saturday, 26 July 2008
Prologue à mon prochain roman..
"Elle s'appelle Keziah" , me sourit maman, en me tendant ma petite soeur flambant neuve. Flambant, c'était d'ailleurs le cas de le dire - elle était toute rouge, même si, côté neuve, elle n'en avait pas tout à fait l'air: fripée, comme une vieille dame.
"Keziah" , répétai-je, en la prenant dans mes bras, mes yeux débordant d'admiration pour maman et d'émerveillement, d'affection, pour cette minuscule créature, à qui je promis en silence de toujours l'aimer et de m'avérer la meilleure grande soeur du monde.
"C'est quand même un drôle de nom..." , m'aventurai-je encore. Maman m'indiqua la Bible à son chevet, m'énuméra les versets à chercher, dans le livre de Job:
Le Seigneur combla Job de ses bénédictions, plus encore qu'il ne l'avait fait auparavant. ... Il eut aussi sept fils et trois filles. Il nomma la première Yemima, la seconde Keziah* et la troisième Quéren-Happouk. Dans tout le pays, on ne trouvait pas de femmes aussi belles que les filles de Job. Leur père leur réserva une part d'héritage au même titre qu'à leurs frères.
C'est vrai, elle ne s'en était quand même pas trop mal tirée. Je la voyais mal écrire "Quéren-Happouk van der Kindere" dans ses cahiers de première primaire, alors qu'une petite veinarde aurait le temps de gribouiller trois fois "Claire Martin" ou "Lydie Icks".
"Et Emilie, demandai-je pour la enième fois, ça veut dire quoi?"
Maman se contenta de me sourire. Je connaissais la réponse plus que suffisamment. Rien de spécial... d'où le deuxième prénom duquel on m'avait affublée, Désirée, que je n'étais pas sur d'aimer en lui-même, mais qui exprimait si bien les sentiments de mes parents lors de mon arrivée qu'il m'était véritablement précieux.
Je continuais à contempler Keziah, savourant l'émotion du moment. Une petite soeur, enfin ! Il était grand temps, malgré l'amour que je portais å mes deux frères. Mais huit ans d'écart, c'est quand même beaucoup. On ne partagerait pas tant que ça. Lorsque Keziah aurait mon âge de l'époque, je serais déjà presqu'adulte (du moins à mes yeux). Mais voilà, dans mon imagination, elle grandissait plus vite que moi, devenait presque ma jumelle. Il faut dire que, de jumelle, j'en avais une, jusqu'au jour où...
Enfin, je lui laisse la plume, puisque c'est d'abord elle qui se veut écrivain. Même si je m'en mêlerai de temps en temps, puisque c'est quand même de moi aussi qu'il est question...
* Keziah est l'orthographe anglaise de Quessia.
"Keziah" , répétai-je, en la prenant dans mes bras, mes yeux débordant d'admiration pour maman et d'émerveillement, d'affection, pour cette minuscule créature, à qui je promis en silence de toujours l'aimer et de m'avérer la meilleure grande soeur du monde.
"C'est quand même un drôle de nom..." , m'aventurai-je encore. Maman m'indiqua la Bible à son chevet, m'énuméra les versets à chercher, dans le livre de Job:
Le Seigneur combla Job de ses bénédictions, plus encore qu'il ne l'avait fait auparavant. ... Il eut aussi sept fils et trois filles. Il nomma la première Yemima, la seconde Keziah* et la troisième Quéren-Happouk. Dans tout le pays, on ne trouvait pas de femmes aussi belles que les filles de Job. Leur père leur réserva une part d'héritage au même titre qu'à leurs frères.
C'est vrai, elle ne s'en était quand même pas trop mal tirée. Je la voyais mal écrire "Quéren-Happouk van der Kindere" dans ses cahiers de première primaire, alors qu'une petite veinarde aurait le temps de gribouiller trois fois "Claire Martin" ou "Lydie Icks".
"Et Emilie, demandai-je pour la enième fois, ça veut dire quoi?"
Maman se contenta de me sourire. Je connaissais la réponse plus que suffisamment. Rien de spécial... d'où le deuxième prénom duquel on m'avait affublée, Désirée, que je n'étais pas sur d'aimer en lui-même, mais qui exprimait si bien les sentiments de mes parents lors de mon arrivée qu'il m'était véritablement précieux.
Je continuais à contempler Keziah, savourant l'émotion du moment. Une petite soeur, enfin ! Il était grand temps, malgré l'amour que je portais å mes deux frères. Mais huit ans d'écart, c'est quand même beaucoup. On ne partagerait pas tant que ça. Lorsque Keziah aurait mon âge de l'époque, je serais déjà presqu'adulte (du moins à mes yeux). Mais voilà, dans mon imagination, elle grandissait plus vite que moi, devenait presque ma jumelle. Il faut dire que, de jumelle, j'en avais une, jusqu'au jour où...
Enfin, je lui laisse la plume, puisque c'est d'abord elle qui se veut écrivain. Même si je m'en mêlerai de temps en temps, puisque c'est quand même de moi aussi qu'il est question...
* Keziah est l'orthographe anglaise de Quessia.
Sunday, 20 July 2008
Après la lecture de "Seras-tu là", de Guillaume Musso
Il m'a marquée, ce livre, même si au début j'étais déçue par le manque de subtilité du style et la ressemblance trop profonde avec un autre roman que j'avais lu a peine quelques semaines plus tôt... Mais j'en ai dévoré le dernier tiers, et, pour finir, il m'a plongé dans une profonde réflexion...
Bien sur, ce n'est qu'un roman. De la fiction. On ne peut pas revenir dans le passe.
Et pourtant... j'aimerais tellement.
Et si on n'était pas parties? Si j'avais change d'avis? Si j'avais dit non a ma mère?
Et si ma mère avait pris au sérieux la lettre que lui avait adresse Marianne? C'était une bouée de sauvetage qu'elle me lançait, mais ma mère n'a pas su voir a quel point j'en avais besoin. Je n'avais pas l'air d'être trop en danger. Crise d'adolescence, peut-être... Et bien sur, on pourrait dire qu'elle a eu raison. La vie a fini par prendre un cours plus ou moins normal...
Mais voila, c'est maintenant que je me noie, et la bouée de sauvetage est restée suspendue en 1991. Plus moyen de la prendre, d'aller la chercher. C'était le moment ou jamais. C'est donc jamais.
Cependant (il fallait bien que je trouve un synonyme a ce "pourtant"...!), est-ce vraiment si simple?
Aurais-je vraiment voulu ne jamais connaître toutes les personnes que je porte dans mon coeur depuis 1991, et surtout depuis 1996? Question impossible... Et pourtant, je me doute bien, au fond de moi, que j'en connais la réponse. Il y a tant de gens qui m'aiment mais si peu qui m'aiment comme j'ai besoin d'être aimée.... si peu qui m'ont toujours connue, qui me comprennent vraiment, qui me choisiraient en demoiselle d'honneur et en marraine de leurs enfants, qui remueraient les cieux et la terre pour être à mes côtés Je suis consciente qu' on m'estime, qu'on m'apprécie. Mais je n'ai pas vécu assez longtemps aux côtes de qui que ce soit pour être LA personne qui compte pour eux, LA meilleure amie. Je n'en suis qu'UNE, parmi d'autres... Je pense qu'on a tous besoin d'un petit univers ou on est LA personne. Pour moi, c'était la Belgique. Aujourd'hui, je ne sais pas, cela peut-il se récupérer?
Et si, dans mon exil, j'avais appris a revenir... plus tôt? Même si on ne me l'avait pas permis a treize ans, j'aurais pu - j'aurais dû - me rattacher a la Belgique à l'âge adulte.
Je saurais qui je suis. Du moins, c'est ce qu'il me plaît de penser, mais le sait-on jamais vraiment? Aurais-je fini par tout balancer et partir pour l'Angleterre, parce qu'il fallait que je connaisse enfin "mon" pays?
Si je pouvais, comme Guillaume Musso, en faire un roman, je m'arrangerais pour que certaines choses reviennent au même. Je m'arrangerais pour avoir passé cette année a Guernesey et habité chez les de la Mare, et pour avoir étudié a Cambridge, d'où je conserverais ces amitiés qui me sont si chères... Je m'arrangerais aussi pour avoir rencontré certaines personnes que j'ai connues depuis (oui, Emily, je parle de toi! De Rachel, aussi. De Josie... faut voir.)...
Mais, dans ce cas-la, j'aurais eu un port d'attache, un chez-moi. J'aurais su où j'appartenais. Je n'aurais pas connu de si près et pendant si longtemps cette douleur, ce vide d'enfant unique, parce que j'aurais eu plusieurs quasi-frères et quasi-soeurs d'adoption, des neveux, des nièces, peut-être même des filleul(e)s, tout ce dont je me suis privé si amèrement au cours de ces longues annees, alors qu'il me suffisait de monter dans un train...
J'aurais peut-être plus de facilité a me faire des amis, libre, ou du moins beaucoup moins prisonnière de ce besoin désespéré d'amour et de cette intensité qui, paradoxalement, étouffent les amitiés naissantes. Peut-être aurais-je ressemble de plus près a Anne-Laure, dont tant d'entre nous revaient du privilège d'être amie. Je n'aurais pas connu Josie, et, en fin de compte, ça aurait sûremement été mieux. Je me serais épargné beaucoup de larmes... et toute la thérapie qui m'amène a écrire ces mots. Ou peut-être l'aurais-je connue, mais tellement plus simplement. J'aurais eu conscience d'avoir une grande soeur, d'appartenir quelque part. Je n'aurais pas cherché qu'elle comble en moi ce vide qui vient de n'avoir jamais vraiment su qui on est, et où est son vrai chez soi.
J'en ferai peut-être un livre de tout ça, un jour. Et c'est peut-être comme ça que je deviendrai écrivain. Peut-être, paradoxalement, qu'il me fallait le vivre pour réaliser le rêve que j'avais cru enfoui avec tous ces beaux souvenirs que j'aurais tant voulu prolonger...
Bien sur, ce n'est qu'un roman. De la fiction. On ne peut pas revenir dans le passe.
Et pourtant... j'aimerais tellement.
Et si on n'était pas parties? Si j'avais change d'avis? Si j'avais dit non a ma mère?
Et si ma mère avait pris au sérieux la lettre que lui avait adresse Marianne? C'était une bouée de sauvetage qu'elle me lançait, mais ma mère n'a pas su voir a quel point j'en avais besoin. Je n'avais pas l'air d'être trop en danger. Crise d'adolescence, peut-être... Et bien sur, on pourrait dire qu'elle a eu raison. La vie a fini par prendre un cours plus ou moins normal...
Mais voila, c'est maintenant que je me noie, et la bouée de sauvetage est restée suspendue en 1991. Plus moyen de la prendre, d'aller la chercher. C'était le moment ou jamais. C'est donc jamais.
Cependant (il fallait bien que je trouve un synonyme a ce "pourtant"...!), est-ce vraiment si simple?
Aurais-je vraiment voulu ne jamais connaître toutes les personnes que je porte dans mon coeur depuis 1991, et surtout depuis 1996? Question impossible... Et pourtant, je me doute bien, au fond de moi, que j'en connais la réponse. Il y a tant de gens qui m'aiment mais si peu qui m'aiment comme j'ai besoin d'être aimée.... si peu qui m'ont toujours connue, qui me comprennent vraiment, qui me choisiraient en demoiselle d'honneur et en marraine de leurs enfants, qui remueraient les cieux et la terre pour être à mes côtés Je suis consciente qu' on m'estime, qu'on m'apprécie. Mais je n'ai pas vécu assez longtemps aux côtes de qui que ce soit pour être LA personne qui compte pour eux, LA meilleure amie. Je n'en suis qu'UNE, parmi d'autres... Je pense qu'on a tous besoin d'un petit univers ou on est LA personne. Pour moi, c'était la Belgique. Aujourd'hui, je ne sais pas, cela peut-il se récupérer?
Et si, dans mon exil, j'avais appris a revenir... plus tôt? Même si on ne me l'avait pas permis a treize ans, j'aurais pu - j'aurais dû - me rattacher a la Belgique à l'âge adulte.
Je saurais qui je suis. Du moins, c'est ce qu'il me plaît de penser, mais le sait-on jamais vraiment? Aurais-je fini par tout balancer et partir pour l'Angleterre, parce qu'il fallait que je connaisse enfin "mon" pays?
Si je pouvais, comme Guillaume Musso, en faire un roman, je m'arrangerais pour que certaines choses reviennent au même. Je m'arrangerais pour avoir passé cette année a Guernesey et habité chez les de la Mare, et pour avoir étudié a Cambridge, d'où je conserverais ces amitiés qui me sont si chères... Je m'arrangerais aussi pour avoir rencontré certaines personnes que j'ai connues depuis (oui, Emily, je parle de toi! De Rachel, aussi. De Josie... faut voir.)...
Mais, dans ce cas-la, j'aurais eu un port d'attache, un chez-moi. J'aurais su où j'appartenais. Je n'aurais pas connu de si près et pendant si longtemps cette douleur, ce vide d'enfant unique, parce que j'aurais eu plusieurs quasi-frères et quasi-soeurs d'adoption, des neveux, des nièces, peut-être même des filleul(e)s, tout ce dont je me suis privé si amèrement au cours de ces longues annees, alors qu'il me suffisait de monter dans un train...
J'aurais peut-être plus de facilité a me faire des amis, libre, ou du moins beaucoup moins prisonnière de ce besoin désespéré d'amour et de cette intensité qui, paradoxalement, étouffent les amitiés naissantes. Peut-être aurais-je ressemble de plus près a Anne-Laure, dont tant d'entre nous revaient du privilège d'être amie. Je n'aurais pas connu Josie, et, en fin de compte, ça aurait sûremement été mieux. Je me serais épargné beaucoup de larmes... et toute la thérapie qui m'amène a écrire ces mots. Ou peut-être l'aurais-je connue, mais tellement plus simplement. J'aurais eu conscience d'avoir une grande soeur, d'appartenir quelque part. Je n'aurais pas cherché qu'elle comble en moi ce vide qui vient de n'avoir jamais vraiment su qui on est, et où est son vrai chez soi.
J'en ferai peut-être un livre de tout ça, un jour. Et c'est peut-être comme ça que je deviendrai écrivain. Peut-être, paradoxalement, qu'il me fallait le vivre pour réaliser le rêve que j'avais cru enfoui avec tous ces beaux souvenirs que j'aurais tant voulu prolonger...
Wednesday, 16 July 2008
Réflexions d'une Zinneke en Eurostar
"le Zinneke est celui qui a des origines multiples, symbole du caractère cosmopolite et multiculturel de Bruxelles."
J'aime L'Eurostar. Pas seulement parce qu'il me transporte chez moi chaque mois pour que je me rappelle qui je suis. Ni à cause de ce sentiment de liberté qu'engendre le voyage en confort et en rapidité. Ni même parce qu'aujourd'hui j'ai la meilleure place du monde, dans le premier wagon, qui arrivera à Bruxelles quelques précieuses secondes avant les autres, avec une table grâce à laquelle je peux griffoner, et une fenêtre, à travers laquelle je vois défiler l'Angleterre, la France, puis le cher plat pays... Autant de lieux qui font de mois cette Zinneke que je suis. Fenêtre dans laquelle je vois d'ailleurs le reflet inversé de ces gribouillages (reflet qui, d'ailleurs, donne la fausse impression que mon écriture est beaucoup plus soignée qu'elle ne l'est véritablement) et à essayer d'écrire en regardant ce reflet plutôt que la réalité.
Encore une belle metaphore de la vie, ça. Il est tentant de regarder le reflet et de vivre d'après lui, et non d'après la réalité- il est parfois tellement plus joli, parfois simplement different d'elle et c'est tout ce qu'on lui demande...
Pourtant, c'est dans la réalite que l'on est condamné, ou qu'il nous est donné (selon les opinions) de vivre. Il serait dangereux de s'orienter avec le passé comme boussole, ou les souvenirs d'un passé qui n'existe plus et peut-être, au juste, n'a jamais vraiment existé tel qu'il est dans les mémoires... Tout comme, en écrivant sans regarder la page elle-même, on finit par écrire de travers. Et c'est de travers qu'on voit la vie par la fenêtre du passe, des souvenirs à l'eau du rose où tout était si beau au temps du bon vieux temps, puis où - oh douloureuse non-réalite - les autres continuaient à vivre bien heureux, la vie continuait à son rythme merveilleux, mais sans nous...
Trève de digressions. (Pour le moment. Je ne doute pas qu'il y en aura bien d'autres.)
Si j'aime l'Eurostar, c'est donc, bien sûr, pour toutes les raison classiques - les details pratiques et essentiels, cette fenêtre, cette table - et parce que son existence même, et ma conscience de son existence, que je sois dedans ou non, me réconforte dans mon exil en me rapprochant des miens et de chez moi.
Mais c'est aussi et surtout parce que dans ce train, on trouve ce délicieux mélange de langues - mes deux langues, et puis le néerlandais, que je ne parle plus ou pas encore mais qui me fiat sourire de nostalgie et de bonheur parce qu'il me rappelle mes racines et mon chez moi.
Tout comme le train qui fait Londres-Cambridge abonde en intellectuels - avec qui je me sens solidaire, puisque je suis aussi des leurs - dans ce train-ci il y a surtout d'autres déracinés, comme ce garçon que j'ai rencontré la dernière fois et dont je n'ai pas compris - ou du moins pas retenu, ce qui revient au même, ou presque - l'histoire, l'identité, la nationalité. C'est ce que les autres doivent penser de moi aussi. Compliquée, son histoire a celle-là. Elle est bien anglaise, ça j'en suis sûr, mais elle se veut belge.... Je ne sais plus lequel de ses parents est d'où ni où elle a vécu, au juste. Ce train, je vous garantis qu'il est plein a craquer d'autres comme moi. Je pourrais passer des heures à discuter avec ces gens-là. Dites-moi, c'est quoi, votre histoire? Où vous sentez-vous chez vous? En avez-vous un, au juste, de chez vous? C'est où, "home"? (Comme le dirait Nancy Huston, "il y a de l'intraduisible là-dedans".) Ces compagnons de voyage comprendraient cela, sans me regarder de travers. Comme moi, ils raffoleraient sûrement de "Nord Perdu", ce livre grace auquel je me sens désormais beaucoup moins seule, beaucoup plus comprise, ne serait-ce que par Nancy Huston, que je ne connaîtrai jamais. Tout commes ces autres voyageurs déracines, d'ailleurs.
Leur simple existence, comme celle de l"Eurostar même, me suffit.
Sunday, 13 July 2008
Recommencer à écrire
J'ai affirmé avoir recommencé à écrire "sans avertissment préalable". Ce n'est pourtant peut-être pas tout à fait juste. Un éternuement, par exemple, ça vous prend aussi d'un coup, sans raison précise, et pourtant il y a quand même ces quelques secondes de picotements, de démangeaisons..
Et ces picotements, ces démangeaisons, c'est ainsi que l'on pourrait décrire les quelques mois qui m'ont amenée à reprendre le stylo métaphorique que répresente ce blog. En empruntant et adaptant une expression d'Yves Duteil, autre amoureux de la langue française, "j'ai le stylo qui me démange..."
Il ajoutait, "alors je gratte un petit peu". Mis à part le fait que l'on ne "gratte" plus quand c'est avec un ordinateur que l'on écrit, je ne pense pas pouvoir m'arrêter à "un petit peu". Si mes souvenirs sont bons, une fois qu'on commence à écrire, c'est à une obnubilation que l'on se livre. (Ce mot existe-t-il? Il le devrait!) Tout ce que je vis, tout ce que je ressens, je voudrais en faire un poème et, qui sait, peut-être même un roman.... Mais ça devient fatiguant, quand il me faut non seulement vivre des émotions et des sensations fortes, mais en plus les exprimer clairement, et, en plus, élégamment, et si possible avec des rimes... Quelle pression. Quelle magnifique pression. Ça donne une raison d'être aux emotions et même au passé, et cette raison d'être, j'en ai bien besoin en ce moment.
"Qui suis-je?", par example, magnifique question philosophique... mais non facile à vivre lorsqu'elle devient une realité de tous les jours...
Qui suis-je, en effet? J'espère pouvoir y répondre bientot. Watch this space comme on dit en anglais.
Et ces picotements, ces démangeaisons, c'est ainsi que l'on pourrait décrire les quelques mois qui m'ont amenée à reprendre le stylo métaphorique que répresente ce blog. En empruntant et adaptant une expression d'Yves Duteil, autre amoureux de la langue française, "j'ai le stylo qui me démange..."
Il ajoutait, "alors je gratte un petit peu". Mis à part le fait que l'on ne "gratte" plus quand c'est avec un ordinateur que l'on écrit, je ne pense pas pouvoir m'arrêter à "un petit peu". Si mes souvenirs sont bons, une fois qu'on commence à écrire, c'est à une obnubilation que l'on se livre. (Ce mot existe-t-il? Il le devrait!) Tout ce que je vis, tout ce que je ressens, je voudrais en faire un poème et, qui sait, peut-être même un roman.... Mais ça devient fatiguant, quand il me faut non seulement vivre des émotions et des sensations fortes, mais en plus les exprimer clairement, et, en plus, élégamment, et si possible avec des rimes... Quelle pression. Quelle magnifique pression. Ça donne une raison d'être aux emotions et même au passé, et cette raison d'être, j'en ai bien besoin en ce moment.
"Qui suis-je?", par example, magnifique question philosophique... mais non facile à vivre lorsqu'elle devient une realité de tous les jours...
Qui suis-je, en effet? J'espère pouvoir y répondre bientot. Watch this space comme on dit en anglais.
Tuesday, 1 July 2008
.. Et voilà qu'un jour, comme ça, sans avertissement préalable, sans raison bien précise, peut-être par amour renouvelé des mots, des livres, de la langue française, mais sans vraiment savoir pourquoi, on reprend son stylo et on se remet à écrire...
A vrai dire, ce n'est plus un stylo. Ni même ce bic bleu et ce bloc-notes-brouillon quadrillé à la couverture bleu foncé acheté au GB pour vingt francs, plus ou moins. Aujourd'hui, vingt ans plus tard ou presque, c'est devenu un clavier que l'on tapote... un clavier inférieur d'ailleurs puisqu'anglais et donc difficilement capable de s'exprimer en accents, en cédilles, en trémas, en tant de choses qui représentent ce délicieux français.
Comme il m'a bien representée, ce clavier. Capable de produire du français, bien sûr, mais avec difficulté, et lentement. Ça ne lui est pas naturel. If faut réfléchir, faire des pirouettes techniques. C'est tout un effort, et on finit par se demander si ça en vaut la peine. Peut-être est-il tout bêtement plus facile de s'exprimer en anglais alors que c'est pour l'anglais que le système a été conçu. Alors qu'on est entouré d'anglais. Alors que les mots anglo-saxons se trouvent a portée de main sans devoir se creuser les méninges...
Et pourtant. Une philologue diplômée d'une plus ou moins prestigieuse université n'est pas censée estimer, et encore moins affirmer tout haut (ou écrire dans un blog, que tout le monde pourrait lire, ce qui est l'équivalent bien plus pratique et plus moderne, ou postmoderne, du haut-parleur), on n'est pas censé estimer, donc, qu'une langue serait supérieure a une autre...
Et pourtant... Comment se fait-il que j'interrompe si rarement ma lecture pour méditer sur l'élégance du style lorsqu'il m'arrive de lire en anglais? Alors qu'en pleine lecture de tant de romans francophones, dont le deroulement de l'histoire me tient pourtant à coeur, je pause pour m'extasier: "Que c'est beau! Que c'est bien ecrit! Que la langue francaise est touchante et agréable à lire!" Ce phénomène s'explique peut-être par le fait qu'il s'agisse de ma langue maternelle, ma langue de coeur. Et pourtant... (encore une fois "pourtant", ce mot si utile pour les compliquées et les paradoxales) je n'y crois pas tellement, a cette théorie selon laquelle il n'y aurait aucune langue supérieure, intrinsèquement plus belle que les autres.
Soit. Revenons-en donc à ces changements technolgiques. En fin de compte, les choses sont-elles si différentes de nos jours? Naguère (comme j'aime ce mot; suis-je la seule à encore l'utiliser?), lorsque je gribouillais dans mes cahiers, personne - ou presque - ne me lisait. Aujourd'hui, tout a basculé: je m'exposerais au monde entier en "publiant" ce blog. Voilà, du moins, la théorie.
Et pourtant - qui me lit? Il m'arrive encore de rêver, comme autrefois, en me disant qu'un jour, peut-être même avant mes quarante ans, on reviendra sur ces "pages" pour étudier de plus près la genèse de cet écrivain belge à succès (non, pas Amélie Nothomb, l'autre, l'Anglaise avec ce nom si français...)
Mais pour le moment... Toi qui me lis - toi ma grande soeur adorée, toi mon amie d'enfance qui m'a tant manqué à l'adolescence et que je regrette tellement d'avoir perdue de vue ces dernières annees, toi, l'inconnu dont je ne connais ni le visage, ni le nom, et qui me lit plus par curiosité que par envie, par nostalgie, par politesse, ou par vague devoir... Toi, lecteur, donc - me liras-tu encore dans quelques mois?
La technologie change, en effet. On est bien loin des gribouillages dans les cahiers à vingt francs. (D'ailleurs, c'était quoi, un franc?) Mais en fin de compte rien ne change trop. Je continue à être amoureuse de la langue française. A rêver d'être ecrivain - mais, pour maintenant, tout comme alors dans les cahiers, on a beau être technologiquement plus avancé qu'en 1991, c'est surtout pour moi-même. (En espérant, paradoxalement, qu'il y aura quand même des lecteurs qui auront à me contredire - du moins cur ce point.)
A vrai dire, ce n'est plus un stylo. Ni même ce bic bleu et ce bloc-notes-brouillon quadrillé à la couverture bleu foncé acheté au GB pour vingt francs, plus ou moins. Aujourd'hui, vingt ans plus tard ou presque, c'est devenu un clavier que l'on tapote... un clavier inférieur d'ailleurs puisqu'anglais et donc difficilement capable de s'exprimer en accents, en cédilles, en trémas, en tant de choses qui représentent ce délicieux français.
Comme il m'a bien representée, ce clavier. Capable de produire du français, bien sûr, mais avec difficulté, et lentement. Ça ne lui est pas naturel. If faut réfléchir, faire des pirouettes techniques. C'est tout un effort, et on finit par se demander si ça en vaut la peine. Peut-être est-il tout bêtement plus facile de s'exprimer en anglais alors que c'est pour l'anglais que le système a été conçu. Alors qu'on est entouré d'anglais. Alors que les mots anglo-saxons se trouvent a portée de main sans devoir se creuser les méninges...
Et pourtant. Une philologue diplômée d'une plus ou moins prestigieuse université n'est pas censée estimer, et encore moins affirmer tout haut (ou écrire dans un blog, que tout le monde pourrait lire, ce qui est l'équivalent bien plus pratique et plus moderne, ou postmoderne, du haut-parleur), on n'est pas censé estimer, donc, qu'une langue serait supérieure a une autre...
Et pourtant... Comment se fait-il que j'interrompe si rarement ma lecture pour méditer sur l'élégance du style lorsqu'il m'arrive de lire en anglais? Alors qu'en pleine lecture de tant de romans francophones, dont le deroulement de l'histoire me tient pourtant à coeur, je pause pour m'extasier: "Que c'est beau! Que c'est bien ecrit! Que la langue francaise est touchante et agréable à lire!" Ce phénomène s'explique peut-être par le fait qu'il s'agisse de ma langue maternelle, ma langue de coeur. Et pourtant... (encore une fois "pourtant", ce mot si utile pour les compliquées et les paradoxales) je n'y crois pas tellement, a cette théorie selon laquelle il n'y aurait aucune langue supérieure, intrinsèquement plus belle que les autres.
Soit. Revenons-en donc à ces changements technolgiques. En fin de compte, les choses sont-elles si différentes de nos jours? Naguère (comme j'aime ce mot; suis-je la seule à encore l'utiliser?), lorsque je gribouillais dans mes cahiers, personne - ou presque - ne me lisait. Aujourd'hui, tout a basculé: je m'exposerais au monde entier en "publiant" ce blog. Voilà, du moins, la théorie.
Et pourtant - qui me lit? Il m'arrive encore de rêver, comme autrefois, en me disant qu'un jour, peut-être même avant mes quarante ans, on reviendra sur ces "pages" pour étudier de plus près la genèse de cet écrivain belge à succès (non, pas Amélie Nothomb, l'autre, l'Anglaise avec ce nom si français...)
Mais pour le moment... Toi qui me lis - toi ma grande soeur adorée, toi mon amie d'enfance qui m'a tant manqué à l'adolescence et que je regrette tellement d'avoir perdue de vue ces dernières annees, toi, l'inconnu dont je ne connais ni le visage, ni le nom, et qui me lit plus par curiosité que par envie, par nostalgie, par politesse, ou par vague devoir... Toi, lecteur, donc - me liras-tu encore dans quelques mois?
La technologie change, en effet. On est bien loin des gribouillages dans les cahiers à vingt francs. (D'ailleurs, c'était quoi, un franc?) Mais en fin de compte rien ne change trop. Je continue à être amoureuse de la langue française. A rêver d'être ecrivain - mais, pour maintenant, tout comme alors dans les cahiers, on a beau être technologiquement plus avancé qu'en 1991, c'est surtout pour moi-même. (En espérant, paradoxalement, qu'il y aura quand même des lecteurs qui auront à me contredire - du moins cur ce point.)
Sunday, 8 June 2008
Et si veiller tard devenait moins triste...?
Veiller Tard III
Le 8 juin 2008
A Hélène… bien sûr !
A JJG aussi pour ces chansons si belles qui m’ont tant inspirée et qui renferment tant de merveilleux souvenirs…
La lueur immobile d’un jour qui s’achève
On commence là aussi mais cette fois c’est bien mieux
Cette fois c’est ensemble qu’on partage les rêves
Cette fois on ne dira plus qu’ « au r’voir », pas « adieu »
Ces sourires où la complicité se dessine
Les visages aimés sur les vielles photos
La langue tirée d’une petite sœur coquine
Ces amitiés si chères et ces rêves d’ados
Ces souv’nirs oubliés qui reviennent à la charge
« Confidentiel », « Famille » et puis « Puisque tu Pars »
Toutes chantées avant qu’on ne se perde au large
Ces chansons qui encore peuvent nous faire veiller tard
Ces paroles enfermées que cette fois on libère
Ces regards insistants – là, rien n’a trop changé –
Se savoir aimé quand une grand sœur nous serre
Ces larmes de solitude qui n’ont plus à couler
Ces ambitions passées, comme ces jouets fragiles
Qu’en tremblant en peu on retrouve au grenier
Qu’on dépoussière comme ces poèmes venant de l’île
Ces lettres qu’on relit… tous ces mots par milliers
Ces si précieuses nuits qu’on passe à se retrouver
Ces retrouvailles, cette fraternité si rare
Ces liens de toujours qu’on retrouve si volontiers
Raisons beaucoup moins tristes de veiller tard…
Le 8 juin 2008
A Hélène… bien sûr !
A JJG aussi pour ces chansons si belles qui m’ont tant inspirée et qui renferment tant de merveilleux souvenirs…
La lueur immobile d’un jour qui s’achève
On commence là aussi mais cette fois c’est bien mieux
Cette fois c’est ensemble qu’on partage les rêves
Cette fois on ne dira plus qu’ « au r’voir », pas « adieu »
Ces sourires où la complicité se dessine
Les visages aimés sur les vielles photos
La langue tirée d’une petite sœur coquine
Ces amitiés si chères et ces rêves d’ados
Ces souv’nirs oubliés qui reviennent à la charge
« Confidentiel », « Famille » et puis « Puisque tu Pars »
Toutes chantées avant qu’on ne se perde au large
Ces chansons qui encore peuvent nous faire veiller tard
Ces paroles enfermées que cette fois on libère
Ces regards insistants – là, rien n’a trop changé –
Se savoir aimé quand une grand sœur nous serre
Ces larmes de solitude qui n’ont plus à couler
Ces ambitions passées, comme ces jouets fragiles
Qu’en tremblant en peu on retrouve au grenier
Qu’on dépoussière comme ces poèmes venant de l’île
Ces lettres qu’on relit… tous ces mots par milliers
Ces si précieuses nuits qu’on passe à se retrouver
Ces retrouvailles, cette fraternité si rare
Ces liens de toujours qu’on retrouve si volontiers
Raisons beaucoup moins tristes de veiller tard…
Thursday, 29 May 2008
Retour aux Mouyons
Au Camp des Mouyons
Octobre 1991
A chanter sur l’air de « Aux Champs-Elysées », de Joe Dassin
Je m’baladais vers les Mouyons
M’sifflant un p’tit air vagabond
Et c’est là que j’ai rencontré
Le rire l’amitié
Et surtout il y avait Anne-Laure
Et les Ados et depuis lors
Je n’ai pas quitté en pensée
Ce camp d’été
Au camp des Mouyons
Au camp des Mouyons
Les bavardages les VTT les bricolages les randonnées
Plus d’anglais et plus de versions
Au camp des Mouyons
J’ai fait connaissance de Marianne
De Germain de Christine et d’Anne
Vous m’avez tous tellement plu
Dès que j’vous ai vu
Alors j’ai choisi de rester
Je ne l’ai jamais regretté
Et je suis devenue Ado
Belge et carolo
Au camp des Mouyons
Au camp des Mouyons
Les guitares et les veillées et tous ces moments partagés
La seule frontière c’est l’horizon
Au camp des Mouyons
Les jours filaient dans le bonheur
Dans la gaieté et la chaleur
Vint le moment des « au revoir »
Des boîtes de mouchoirs
Des « dis, Gilles, c’est quoi ton adresse ? »
Des « on reviendra », des promesses
Des derniers sauts dans la fontaine
… A l’année prochaine !
Au camp des Mouyons
Au camp des Mouyons
Le soleil les jeux de nuit la vaisselle… les amis
Le temps d’absence n’est jamais long
Au camp des Mouyons
Rendez-vous aux Mouyons
Septembre 1991
Inspiration de « Place des Grands Hommes » de Patrick Bruel
On s’était dit rendez-vous aux Mouyons
C’est que trois mois c’est pas long
On verra si en queleques journées
Vous avez vraiment changé
L’avion est parti moi aussi
J’veux pas croire à mon bonheur
Enfin r’voir Michaël et Jean-Christophe et Gilles
Mes meilleures amies et ma sœur
C’est fou c’qu’un paysage de France
Me rappelle mes plus belles vacances
Visage usé par les larmes versées
Comment survivre ces journées
C’est pas facile de vivre sans vous
Tell’ment dur qu’c’est à devenir fou
V’là le dernier petit p’tit bout d’chemin
Pourvu qu’je sois pas venue pour rien…
On s’était dit rendez-vous aux Mouyons
C’est que trois mois c’est pas long
On verra si en quelques journées
Vous avez vraiment changé
Si souvent rêvé à ce coin
A toi et a c’que tu deviens
Et Sonia qui voulait explorer la science
R’vient-elle à la vraie vie de temps en temps
J’suis impatiente de tous vous revoir
Et ca me tue vous pouvez pas savoir
M’rongeant les ongles fermant les yeux
Je pense a vous et soudain tout va mieux
Je me demande ce qui a changé
Qui est parti qui est resté
Peut-être qu’y a vraiment rien d’nouveau
Que tout est resté comme avant si beau…
On s’était dit rendez-vous aux Mouyons
C’est que trois mois c’est pas long
On verra si en quelques journées
Vous avez vraiment changé
J’ai connu des hauts et beaucoup beaucoup de bas
Des soleils et des pluies
Essayé d’obéir à mes propres lois
Je me suis même enfuie
Relu toutes vos lettres prés de mille fois
M’suis réveillée la nuit
Et toi Hélène qui étudiait si bien
Que tout l’monde aimait pour rien
As-tu passé tes examens
Et toi Anne-Laure et toi Maiwenn et toi Céline
Et toi Chantal… et toi Anne et toi Géraldine
Et bien voilà on s’est tout dit
On se quitte et on s’fait la bise
On rigole une dernière fois
Combler le vide de trois mois….
Et dans mon rêve je vois l’visage
De ma grande sœur devant moi
Elle me hante cette belle image
Et je lui crie « Attends-moi »
Attends-moi
Attends-moi
Et on s’est dit rendez-vous aux Mouyons
Parce qu’un an c’est pas si long
On aura peut-être vraiment changé
Mais on s’ra jamais étrangers
Ça jamais
Ça jamais
Ça jamais
Octobre 1991
A chanter sur l’air de « Aux Champs-Elysées », de Joe Dassin
Je m’baladais vers les Mouyons
M’sifflant un p’tit air vagabond
Et c’est là que j’ai rencontré
Le rire l’amitié
Et surtout il y avait Anne-Laure
Et les Ados et depuis lors
Je n’ai pas quitté en pensée
Ce camp d’été
Au camp des Mouyons
Au camp des Mouyons
Les bavardages les VTT les bricolages les randonnées
Plus d’anglais et plus de versions
Au camp des Mouyons
J’ai fait connaissance de Marianne
De Germain de Christine et d’Anne
Vous m’avez tous tellement plu
Dès que j’vous ai vu
Alors j’ai choisi de rester
Je ne l’ai jamais regretté
Et je suis devenue Ado
Belge et carolo
Au camp des Mouyons
Au camp des Mouyons
Les guitares et les veillées et tous ces moments partagés
La seule frontière c’est l’horizon
Au camp des Mouyons
Les jours filaient dans le bonheur
Dans la gaieté et la chaleur
Vint le moment des « au revoir »
Des boîtes de mouchoirs
Des « dis, Gilles, c’est quoi ton adresse ? »
Des « on reviendra », des promesses
Des derniers sauts dans la fontaine
… A l’année prochaine !
Au camp des Mouyons
Au camp des Mouyons
Le soleil les jeux de nuit la vaisselle… les amis
Le temps d’absence n’est jamais long
Au camp des Mouyons
Rendez-vous aux Mouyons
Septembre 1991
Inspiration de « Place des Grands Hommes » de Patrick Bruel
On s’était dit rendez-vous aux Mouyons
C’est que trois mois c’est pas long
On verra si en queleques journées
Vous avez vraiment changé
L’avion est parti moi aussi
J’veux pas croire à mon bonheur
Enfin r’voir Michaël et Jean-Christophe et Gilles
Mes meilleures amies et ma sœur
C’est fou c’qu’un paysage de France
Me rappelle mes plus belles vacances
Visage usé par les larmes versées
Comment survivre ces journées
C’est pas facile de vivre sans vous
Tell’ment dur qu’c’est à devenir fou
V’là le dernier petit p’tit bout d’chemin
Pourvu qu’je sois pas venue pour rien…
On s’était dit rendez-vous aux Mouyons
C’est que trois mois c’est pas long
On verra si en quelques journées
Vous avez vraiment changé
Si souvent rêvé à ce coin
A toi et a c’que tu deviens
Et Sonia qui voulait explorer la science
R’vient-elle à la vraie vie de temps en temps
J’suis impatiente de tous vous revoir
Et ca me tue vous pouvez pas savoir
M’rongeant les ongles fermant les yeux
Je pense a vous et soudain tout va mieux
Je me demande ce qui a changé
Qui est parti qui est resté
Peut-être qu’y a vraiment rien d’nouveau
Que tout est resté comme avant si beau…
On s’était dit rendez-vous aux Mouyons
C’est que trois mois c’est pas long
On verra si en quelques journées
Vous avez vraiment changé
J’ai connu des hauts et beaucoup beaucoup de bas
Des soleils et des pluies
Essayé d’obéir à mes propres lois
Je me suis même enfuie
Relu toutes vos lettres prés de mille fois
M’suis réveillée la nuit
Et toi Hélène qui étudiait si bien
Que tout l’monde aimait pour rien
As-tu passé tes examens
Et toi Anne-Laure et toi Maiwenn et toi Céline
Et toi Chantal… et toi Anne et toi Géraldine
Et bien voilà on s’est tout dit
On se quitte et on s’fait la bise
On rigole une dernière fois
Combler le vide de trois mois….
Et dans mon rêve je vois l’visage
De ma grande sœur devant moi
Elle me hante cette belle image
Et je lui crie « Attends-moi »
Attends-moi
Attends-moi
Et on s’est dit rendez-vous aux Mouyons
Parce qu’un an c’est pas si long
On aura peut-être vraiment changé
Mais on s’ra jamais étrangers
Ça jamais
Ça jamais
Ça jamais
Et si?
Née ‘y a vingt ans à Charleroi
Septembre 1991 ( 13 ans)
Avec mes excuses à Jean-Jacques Goldman !
Et si j’étais née ‘y a vingt ans à Charleroi
De deux parents pur sang ucclois
Aurais-je été prête à mourir pour mon pays
S’il fallait plus qu’une poésie ?
Nourrie d’espoir de rêverie et de musique
Bercée d’amour pour la Belgique
Aurais-je été de ces anglophiles passionnés
Prête à tout abandonner ?
Si j’avais grandi sur les rives de la Senne
Une Marianne ou une Hélène
Aurais-je eu le courage de quitter les miens
Faire face sans eux aux lendemains ?
Si j’étais née belge à Berchem-Sainte-Agathe
Rusée mais douce comme une chatte
Aurais-je lancé mon cri porté par le vent
« J’aime ce pays infiniment » ?
Je saurai jamais c’que j’ai vraiment dans mon cœur
Caché derrière mes rires mes pleurs
Le regard d’une amie d’une rivale ou d’une sœur
Un crépuscule une aurore
Serais-je de ceux qui discutent ou ceux qui sont toujours d’accord
S’il s’agissait de mon sort ?
Et si j’étais née ‘y a vingt ans à Charleroi
De deux parents pur sang ucclois
Aurais-je été prête a mourir pour mon pays
S’il fallait plus qu’une poésie ?
Aurais-je choisi la Belgique sans hésiter même un instant
Si j’devais changer de camp ?
Septembre 1991 ( 13 ans)
Avec mes excuses à Jean-Jacques Goldman !
Et si j’étais née ‘y a vingt ans à Charleroi
De deux parents pur sang ucclois
Aurais-je été prête à mourir pour mon pays
S’il fallait plus qu’une poésie ?
Nourrie d’espoir de rêverie et de musique
Bercée d’amour pour la Belgique
Aurais-je été de ces anglophiles passionnés
Prête à tout abandonner ?
Si j’avais grandi sur les rives de la Senne
Une Marianne ou une Hélène
Aurais-je eu le courage de quitter les miens
Faire face sans eux aux lendemains ?
Si j’étais née belge à Berchem-Sainte-Agathe
Rusée mais douce comme une chatte
Aurais-je lancé mon cri porté par le vent
« J’aime ce pays infiniment » ?
Je saurai jamais c’que j’ai vraiment dans mon cœur
Caché derrière mes rires mes pleurs
Le regard d’une amie d’une rivale ou d’une sœur
Un crépuscule une aurore
Serais-je de ceux qui discutent ou ceux qui sont toujours d’accord
S’il s’agissait de mon sort ?
Et si j’étais née ‘y a vingt ans à Charleroi
De deux parents pur sang ucclois
Aurais-je été prête a mourir pour mon pays
S’il fallait plus qu’une poésie ?
Aurais-je choisi la Belgique sans hésiter même un instant
Si j’devais changer de camp ?
Sunday, 18 May 2008
Quelques tres anciens poemes...
Introduction à mon premier cahier de poèmes (vers 13 ans)
« La poésie – un langage universel »
Chacun de nous abrite la poésie dans un coin secret de son cœur, même - surtout - ceux qui la rejettent… ou disent la rejeter.
Il n’est pas une chose, un sentiment, un lieu où elle serait absente ; on la trouve où que notre regard se pose : dans un larme de givre sur la fenêtre ou dans le sourire d’un ami retrouvé.
La poésie, ce n’est pas une suite d’alexandrins et de rimes, mais les personnes, les souvenirs, les regrets et les joies cachés derrière.
La poésie, c’est lorsque l’on réunit toutes les véritables merveilles du monde – de la foi et l’amour a l’espoir et l’amitié – pour former un tout désormais indivisible.
La poésie, c’est une mélodie que l’on se rechante, un secret que l’on partage… et j’aimerais partager avec vous, à travers ces quelques lignes, un partie de moi-même qui vous était peut-être voilée…
Il pleut chez moi
Novembre 1991 (13 ans)
Dans ma ville il pleut
Il pleut dans ma ville
Mais c’est là que je me sens bien
Que je me sens le mieux
Même s’il pleut
S’il pleut dans ma ville
Et dans ma vie
Il pleut à Bruxelles
Une pluie fine
Une pluie éternelle
A Bruxelles il pleut
Mais c’est la que je me sens le mieux
Il pleut dans ma ville
Et dans ma vie aussi
Il pleut toujours un peu
Où qu’on soit
Mais il pleut sur Bruxelles
Il pleut des pourquoi
Des pourquoi eternels
De la pluie
Mais de la joie aussi
Il pleut tu vois
Mais c’est là que je me sens bien
Que je me sens le mieux
Sous ces joies éternelles
Il pleut sur Bruxelles
Mais c’est là que je suis chez moi
Malgré la pluie
Malgré moi aussi
Il pleut chez moi…
Ballade en ré mineur
Décembre 1991, 13 ans
Le rythme ne suit plus la mesure en six-huit
Les dièzes du morceau ont tous pris la fuite
Aujourd’hui les symphonies ont le cafard
Sans parler des triples croches ou des bécarres
Malgré eux sans doute les forte s’adoucissent
Mélancoliques les staccato s’alourdissent
Les si et les sol ne sont plus vraiment d’accord
Peu à peu à son tour un point d’orgue s’endort
Là-bas un crescendo soupire doucement
Un mezzo piano s’efface lentement
Soudain les prestissimo font place aux bémols
Alors que ré majeurs et arpèges s’envolent
Les allegro se taisent alors tout à fait
Ainsi que les clés de sol et les triolets
Et dans un coin à travers ce triste silence
Une gamme mineure pleure ton absence
La Marelle
A Hélène, cette grande sœur grâce à qui j’ai survécu bien des cours...
Juillet 1992 (presque 14 ans)
La somme des carrés
Des côtés de l’angle droit est…
Emilie se perd
Emilie s’enfuit dans les rectangles
De la marelle
Et tant pis pour les triangles
Ils n’auront qu’à aller jouer
Comme elle
Ils n’auront qu’à se trouver une grande sœur
Pour leur apprendre la marelle
Ces jeux de vieux que sont les théorèmes
N’ont qu’à…
Emilie s’est enfuie retrouver Esther
Sa grande sœur
Pour sauter ensemble a la marelle
Et tant pis pour les douze ans
De son prochain anniversaire
Apres tout personne n’est là pour la critiquer
Sauf Esther
Qui de toute façon ne la critiquera jamais
D’avoir gardé un cœur d’enfant
Parce qu’elle l’aime
Et qu’elle ne voudrait surtout pas la blesser
Et parce qu’il y a huit ans
Esther elle aussi répétait
Que dans un triangle rectangle…
Et elle rêvait elle aussi
A atteindre le ciel
Pour oublier
Les jeux de vieux
Les jeux de ceux qui n’ont rien compris à la vie
Qui s’imaginent que le bonheur
C’est ces hypoténuses ces règles ces pièges ces ruses
Mais ce n’est pas de leur faute
Sans doute n’ont-ils pas de grande sœur
Avec qui s’enfuir des sommes des carrés
De grande sœur qui leur apprendrait
Que malgré la géométrie
Même dans une classe rectangle
La somme du carré du rire échangé
Entre deux sœurs qui s’aiment
Qui se comprennent
Qui ensemble se moquent de Pythagore et de son théorème
Dans une classe rectangle
La somme du carré
De l’amour échangé
Vaut plus que la vie.
Souvenirs et Présent
Le 25 mars 1993, exactement deux ans après le départ de Belgique…
Les jours se succèdent.
La vie continue.
La marée monte.
Les souvenirs s’effacent.
Mais voilà que l’enfant revient les dessiner
L’enfance revient se dessiner
Au large
Dans le lointain passé
A l’horizon d’un passé
Qu’on croyait oublié
Un passé jauni par les années
Ils sont comme ça les souvenirs
Comme les marées
(Les amitiés présentes qui peu à peu
Ensevelissent celles d’hier et d’avant-hier)
Comme l’enfant
(L’enfant qu’on pense avoir été
Au temps du bon vieux temps)
Les souvenirs viennent et s’en vont
Mais ils se moquent
De la vie qu’ils emportent quand ils s’en vont
Et quand ils la ramènent
On n’en veut plus
On la rejette
On n’en a plus besoin
On a appris à vivre sans elle
A vivre de rire et d’amitié
A se passer du passé
Alors la mémoire s’endort.
L a marée descend.
Les souvenirs s’en volent
(Du moins quelque temps)
Les jours se succèdent.
La vie continue…
Sans Titre
Octobre 1995, 17 ans
A Anne-Laure
C’était si simple en ce temps-là.
J’écrivais ton nom,
Et j’an faisais un poème :
C’était l’acte le plus naturel du monde –
Presqu’un reflexe.
Je pensais à toi,
Et un poème naissait.
C’était si simple.
Et voilà que tout à coup,
Des Années plus tard,
L’envie me prend.
(Mon style me regarde :
Il ne serait pas poli de le décevoir.)
Alors voilà.
Encore un poème -
Dédié au bon vieux temps
Ou tout était si simple,
Ou vivre était aussi simple qu’écrire un poème,
Et écrire était un reflexe ;
Le bon vieux temps
Où on croyait tout savoir
Sur la vie, l’amour, et notre foi.
Alors qu’aujourd’hui,
Des Années plus tard,
Je viens juste de découvrir
Que j’ai encore tout ca à découvrir.
Il ne rimera pas, ce poème.
(Voilà trop longtemps que je n’ai pas fait rimer un poème.)
Mais ça n’importe pas.
N’importe qui peut faire rimer amour et toujours,
Amitié et sentier,
Anne-Laure et Aurore.
Ce qui est difficile, c’est de faire danser les mots
(Comme ton rire qui danse au fond de tes yeux bleus).
Et voilà.
Il est tard.
Mais je voulais juste dire
Qu’il y a deux plaisirs que je n’oublierai jamais :
Celui de faire danser les mots
Et celui de te connaitre.
(Rimer, ca s’apprend.)
« La poésie – un langage universel »
Chacun de nous abrite la poésie dans un coin secret de son cœur, même - surtout - ceux qui la rejettent… ou disent la rejeter.
Il n’est pas une chose, un sentiment, un lieu où elle serait absente ; on la trouve où que notre regard se pose : dans un larme de givre sur la fenêtre ou dans le sourire d’un ami retrouvé.
La poésie, ce n’est pas une suite d’alexandrins et de rimes, mais les personnes, les souvenirs, les regrets et les joies cachés derrière.
La poésie, c’est lorsque l’on réunit toutes les véritables merveilles du monde – de la foi et l’amour a l’espoir et l’amitié – pour former un tout désormais indivisible.
La poésie, c’est une mélodie que l’on se rechante, un secret que l’on partage… et j’aimerais partager avec vous, à travers ces quelques lignes, un partie de moi-même qui vous était peut-être voilée…
Il pleut chez moi
Novembre 1991 (13 ans)
Dans ma ville il pleut
Il pleut dans ma ville
Mais c’est là que je me sens bien
Que je me sens le mieux
Même s’il pleut
S’il pleut dans ma ville
Et dans ma vie
Il pleut à Bruxelles
Une pluie fine
Une pluie éternelle
A Bruxelles il pleut
Mais c’est la que je me sens le mieux
Il pleut dans ma ville
Et dans ma vie aussi
Il pleut toujours un peu
Où qu’on soit
Mais il pleut sur Bruxelles
Il pleut des pourquoi
Des pourquoi eternels
De la pluie
Mais de la joie aussi
Il pleut tu vois
Mais c’est là que je me sens bien
Que je me sens le mieux
Sous ces joies éternelles
Il pleut sur Bruxelles
Mais c’est là que je suis chez moi
Malgré la pluie
Malgré moi aussi
Il pleut chez moi…
Ballade en ré mineur
Décembre 1991, 13 ans
Le rythme ne suit plus la mesure en six-huit
Les dièzes du morceau ont tous pris la fuite
Aujourd’hui les symphonies ont le cafard
Sans parler des triples croches ou des bécarres
Malgré eux sans doute les forte s’adoucissent
Mélancoliques les staccato s’alourdissent
Les si et les sol ne sont plus vraiment d’accord
Peu à peu à son tour un point d’orgue s’endort
Là-bas un crescendo soupire doucement
Un mezzo piano s’efface lentement
Soudain les prestissimo font place aux bémols
Alors que ré majeurs et arpèges s’envolent
Les allegro se taisent alors tout à fait
Ainsi que les clés de sol et les triolets
Et dans un coin à travers ce triste silence
Une gamme mineure pleure ton absence
La Marelle
A Hélène, cette grande sœur grâce à qui j’ai survécu bien des cours...
Juillet 1992 (presque 14 ans)
La somme des carrés
Des côtés de l’angle droit est…
Emilie se perd
Emilie s’enfuit dans les rectangles
De la marelle
Et tant pis pour les triangles
Ils n’auront qu’à aller jouer
Comme elle
Ils n’auront qu’à se trouver une grande sœur
Pour leur apprendre la marelle
Ces jeux de vieux que sont les théorèmes
N’ont qu’à…
Emilie s’est enfuie retrouver Esther
Sa grande sœur
Pour sauter ensemble a la marelle
Et tant pis pour les douze ans
De son prochain anniversaire
Apres tout personne n’est là pour la critiquer
Sauf Esther
Qui de toute façon ne la critiquera jamais
D’avoir gardé un cœur d’enfant
Parce qu’elle l’aime
Et qu’elle ne voudrait surtout pas la blesser
Et parce qu’il y a huit ans
Esther elle aussi répétait
Que dans un triangle rectangle…
Et elle rêvait elle aussi
A atteindre le ciel
Pour oublier
Les jeux de vieux
Les jeux de ceux qui n’ont rien compris à la vie
Qui s’imaginent que le bonheur
C’est ces hypoténuses ces règles ces pièges ces ruses
Mais ce n’est pas de leur faute
Sans doute n’ont-ils pas de grande sœur
Avec qui s’enfuir des sommes des carrés
De grande sœur qui leur apprendrait
Que malgré la géométrie
Même dans une classe rectangle
La somme du carré du rire échangé
Entre deux sœurs qui s’aiment
Qui se comprennent
Qui ensemble se moquent de Pythagore et de son théorème
Dans une classe rectangle
La somme du carré
De l’amour échangé
Vaut plus que la vie.
Souvenirs et Présent
Le 25 mars 1993, exactement deux ans après le départ de Belgique…
Les jours se succèdent.
La vie continue.
La marée monte.
Les souvenirs s’effacent.
Mais voilà que l’enfant revient les dessiner
L’enfance revient se dessiner
Au large
Dans le lointain passé
A l’horizon d’un passé
Qu’on croyait oublié
Un passé jauni par les années
Ils sont comme ça les souvenirs
Comme les marées
(Les amitiés présentes qui peu à peu
Ensevelissent celles d’hier et d’avant-hier)
Comme l’enfant
(L’enfant qu’on pense avoir été
Au temps du bon vieux temps)
Les souvenirs viennent et s’en vont
Mais ils se moquent
De la vie qu’ils emportent quand ils s’en vont
Et quand ils la ramènent
On n’en veut plus
On la rejette
On n’en a plus besoin
On a appris à vivre sans elle
A vivre de rire et d’amitié
A se passer du passé
Alors la mémoire s’endort.
L a marée descend.
Les souvenirs s’en volent
(Du moins quelque temps)
Les jours se succèdent.
La vie continue…
Sans Titre
Octobre 1995, 17 ans
A Anne-Laure
C’était si simple en ce temps-là.
J’écrivais ton nom,
Et j’an faisais un poème :
C’était l’acte le plus naturel du monde –
Presqu’un reflexe.
Je pensais à toi,
Et un poème naissait.
C’était si simple.
Et voilà que tout à coup,
Des Années plus tard,
L’envie me prend.
(Mon style me regarde :
Il ne serait pas poli de le décevoir.)
Alors voilà.
Encore un poème -
Dédié au bon vieux temps
Ou tout était si simple,
Ou vivre était aussi simple qu’écrire un poème,
Et écrire était un reflexe ;
Le bon vieux temps
Où on croyait tout savoir
Sur la vie, l’amour, et notre foi.
Alors qu’aujourd’hui,
Des Années plus tard,
Je viens juste de découvrir
Que j’ai encore tout ca à découvrir.
Il ne rimera pas, ce poème.
(Voilà trop longtemps que je n’ai pas fait rimer un poème.)
Mais ça n’importe pas.
N’importe qui peut faire rimer amour et toujours,
Amitié et sentier,
Anne-Laure et Aurore.
Ce qui est difficile, c’est de faire danser les mots
(Comme ton rire qui danse au fond de tes yeux bleus).
Et voilà.
Il est tard.
Mais je voulais juste dire
Qu’il y a deux plaisirs que je n’oublierai jamais :
Celui de faire danser les mots
Et celui de te connaitre.
(Rimer, ca s’apprend.)
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